Grossesse : quels sont les médicaments interdits ?



Vous le savez : grossesse et médicaments ne font pas bon ménage. Pourtant, certaines situations obligent parfois à prendre un traitement. Le point sur les médicaments formellement interdits et ceux envisageables avec l’avis du médecin.
Grossesse: les médicaments à proscrire
Les médicaments consommés quand vous êtes enceinte peuvent influer sur l’état de santé de votre futur bébé. C’est pourquoi toutes les notices de médicaments comportent une mise en garde à l’attention des femmes enceintes. Certaines précisent seulement "demandez l’avis de votre médecin", d’autres énoncent clairement une contre-indication pendant la grossesse.
En réalité, les chercheurs ne disposent pas de suffisamment de recul et de données pour statuer sur les effets de toutes les molécules commercialisées. Ceci explique les différences de prescription d’un médecin et surtout d’une future maman à l’autre. Tout dépend de votre état, de l’intensité de vos maux, de votre âge, de vos antécédents. Chaque praticien doit mesurer le bénéfice et le risque du traitement médicamenteux qu’il s’apprête à vous conseiller. Il existe tout de même des données fiables énoncées par le Crat (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes) auquel les professionnels de santé et vous-même pouvez vous référer en entrant le nom du médicament qui vous intéresse dans un moteur de recherche.
Parmi les traitements les plus courants à proscrire : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’aspirine ou l’ibuprofène (surtout dès le 5e mois), les traitements contre l’acné sévère, certains antidépresseurs mais aussi des anticoagulants, des traitements contre l’épilepsie, la migraine ou l’hypertension…
Grossesse: oui ou non au paracetamol ?
De nouvelles informations viennent régulièrement enrichir la base du CRAT. C’est le cas de l’étude menée au Danemark, en France et en Finlande publiée dans la revue Human Reproduction qui remet en cause l’innocuité du paracétamol pendant la grossesse.
Le paracétamol pourrait altérer la fertilité des fœtus mâles. En effet, les chercheurs concluent à une éventuelle augmentation des cryptorchidies (c’est-à-dire l'existence d'un ou deux testicules en position anormale en dehors de la bourse) chez les enfants dont les mères ont pris du paracétamol et d’autres antalgiques légers en cours de grossesse.
Cependant, selon le Figaro.fr, Bernard Jégou, coauteur de l'article paru précise qu’il ne faut pas tirer de conclusion trop hâtive : « Nous mettons en évidence une association et pas une relation de cause à effet ». Le Crat va encore plus loin en réagissant à l’étude sur son site : « Le nombre important de données manquantes dans la partie épidémiologique et la méthodologie insatisfaisante, doublée de résultats non concluants pour les parties expérimentales ne permettent pas d’établir à ce jour un lien de causalité entre la prise de paracétamol en cours de grossesse et une augmentation de la fréquence des cryptorchidies ». Conclusion du centre : « Le bénéfice du paracétamol en cours de grossesse reste au 1er plan, quel que soit le terme de la grossesse.
Grossesse: surtout pas d'automédication
Dans tous les cas, pour être tout à fait sereine, mieux vaut limiter au maximum (quand cela vous est possible) votre consommation de médicaments pendant la grossesse.
Pour éviter les faux pas, évitez absolument l’automédication, fiez-vous à l’avis éclairé de votre médecin et quand il s’agit de soigner des maux bénins que vous rencontrez certainement (nausées, maux de dos, jambes lourdes…), privilégiez des solutions alternatives comme l’homéopathie ou encore la sophrologie, l’oligothérapie…
Attention, la phytothérapie ne doit pas non plus être utilisée sans avis médical. Les plantes (surtout sous forme d’huiles essentielles) présentent aussi des contre-indications pour les femmes enceintes. Idem pour l’acupuncture et l’ostéopathie qui requièrent le diagnostic et l’expertise d’un médecin pour toute intervention sans risque.


source: topsanté.com