Isabelle Capmas-Faure a 41 ans, quatre enfants, et entame sa 4e semaine de grève de la faim. Suite à la fermeture d'une classe et la suppression de deux postes au sein de l'école maternelle Jean Rostand qu'elle dirige à Montignac (Dordogne), elle a épuisé tous les recours et choisi finalement de se mettre en danger « pour ses élèves ». Elle s'explique.
Terrafemina : Vous êtes en grève de la faim depuis trois semaines. Pourquoi ce recours extrême, n’y avait-il aucun autre moyen de vous faire entendre autrement ?
Isabelle Capmas-Faure : Je n’ai pas décidé cela sur un coup de tête, c’est une décision longuement réfléchie. Notre école en est arrivée à des fonctionnements aberrants. Depuis un arrêté du 22 mars, nous savons que l’une de nos 4 classes va disparaître, parce qu’il faut « rendre » des postes pour qu’ils soient récupérés pour d’autres écoles en Dordogne, précisément 40 postes doivent être « rendus » cette année. Or, nous savons que nous aurons 90 élèves l’année prochaine au lieu de 80, ce qui va nous donner des classes de plus de 30 élèves. J’ajoute surtout qu’avec cette fermeture de classe, notre école ferme la porte à beaucoup d’enfants de 2 ans. En 2000, 34,5 % de cette classe d’âge était scolarisée, en 2011 ils n’étaient que 12,6%. Un poste d'aide administrative à temps plein a été supprimé, ainsi qu'un poste Rased (Réseau d’aide spécialisée pour les enfants en difficulté). Il s'agissait d'un maître « hors la classe » qui prenait les élèves par groupes de deux ou trois pour des heures de soutien. Pour contrer ces décisions injustes, nos actions collectives, la mobilisation des parents et des élus locaux n’y ont rien fait.
source: Yahoo.fr