"Moi, je l'aime avec des oignons et du beurre",
lance Brett Miron qui vient de pêcher 50 kg de "poisson à tête de
serpent" dans le Potomac près de Washington. Cette espèce invasive venue
d'Asie y prolifère et menace les espèces locales. Dimanche, il s'agissait d'en
capturer le plus possible avec un objectif pour mieux l'éradiquer: le manger.
"On peut s'amuser, faire quelque chose pour
l'environnement et faire en même temps découvrir la saveur de ce poisson",
affirme à l'AFP Austin Murphy qui organisait ce week-end pour la troisième
année le "tournoi de pêche au snakehead" (tête de serpent), dans un
parc de Marbury (Maryland, est) longeant la rivière.
Ce poisson venu d'Asie, à dents pointues, qui peut atteindre
un mètre de long, est apparu il y a 10 ans dans le Potomac et ses affluents,
faisant craindre pour la biodiversité.
Depuis peu, les autorités locales, des restaurateurs
aventureux et des militants de l'environnement ont trouvé une parade pour
lutter contre sa prolifération: appeler à le pêcher pour le cuisiner, malgré la
forme de la tête peu engageante. Car ce prédateur a un point faible: il est
délicieux.
"Quand on a commencé", ajoute M. Murphy, "les
pêcheurs les jetaient. Maintenant, ils tiennent vraiment à les ramener à la
maison et en profiter".
Brett Miron, un mécanicien de Bushwood (Maryland), a pris
soin d'amener sa glacière, comme les quelque 150 autres pêcheurs inscrits au
concours. Une précaution d'autant plus utile qu'avec ses quatre coéquipiers, il
vient de remporter les 1.500 dollars de grand prix.
"On s'amuse, ça aide l'environnement et c'est un
poisson très bon, que j'aime frit ou avec des oignons et du beurre",
dit-il.
Chad Wells quant à lui s'active devant le barbecue. Ce chef
trentenaire a mis depuis trois ans le prédateur au menu de son restaurant
d'Annapolis, près de Washington. Il le sert en ceviche, avec de la mangue et
des poivrons, ou en tacos épicés.
source : yahoo.fr