Boissons énergisantes : quels sont leurs effets sur la santé ?



Dans un rapport, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) tire la sonnette d’alarme sur les risques associés à la consommation de boissons énergisantes ou « excitantes ».
La question de la sécurité des boissons dites « énergisantes » (BDE) est suivie par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) depuis plusieurs années. L’Agence recueille à ce titre, les effets indésirables suspectés d’être liés à la consommation de ces produits. Des effets indésirables qu’elle vient de rassembler dans  son rapport sur l’Evaluation des risques liés à la consommation .

«En juin 2012, nous avions demandé aux professionnels de santé de nous transmettre un maximum de signalements d’événements indésirables ou d’intoxications. Au total, 257 cas ont été rapportés, soit à l’Anses, soit aux centres anti-poison » explique l’Anses. « Sur l’ensemble de ces cas, 45 ont été écartés (le produit consommé était périmé, il avait été consommé dans le cadre d’une alcoolisation massive ou on y avait ajouté du GHB…) mais les 212 cas restants ont pu être analysés dans le cadre de l’évaluation des risques publiée aujourd’hui ».
Arrêts cardiaques : chez les personnes prédisposées
Les principaux symptômes relevés suite à la consommation de boissons dites énergisantes sont essentiellement cardio-vasculaires (95 cas), suivis par les effets psycho-comportementaux (74 cas)  et neurologiques (57 cas). Des troubles digestifs, respiratoires, allergiques ou musculaires sont également rapportés mais avec une incidence plus faible.
Parmi les différents troubles vasculaires, les autorités sanitaires ont noté : des sensations d’oppression ou de douleurs thoraciques, de la tachycardie, de l’hypertension et des troubles du rythme allant jusqu’à l’arrêt cardiaque.
« Huit cas d’arrêts cardiaques en lien avec la consommation de BDE ont été portés à la connaissance de l’Agence. Nous considérons que ces arrêts cardiaques interviennent chez des personnes qui étaient génétiquement prédisposées. Ces prédispositions fréquentes (canalopathies) sont la plupart du temps asymptomatiques et généralement non diagnostiquées. Elles peuvent toucher environ 1 individu sur 1000. « Les arrêts cardiaques chez ces personnes résulteraient de la consommation de boissons dites énergisantes associée à certains facteurs de risque supplémentaires comme l’exercice physique, une forte consommation d’alcool, certains médicaments ou une sensibilité individuelle à la caféine ».
Troubles cardiaques : essentiellement liés à la caféine
Pour les autres troubles cardiaques (trouble du rythme, angor, hypertension), les effets indésirables sont ceux que l’on attend après une consommation de caféine en quantité élevée. Ils sont généralement signalés dès la consommation de 500 ml (c’est-à-dire de deux canettes). « La caféine, une molécule naturellement présente dans plus de 60 plantes, (café, thé, kola, guarana, maté) est bien connue pour ses effets « excitants » et ses effets indésirables nombreux » insiste l’Anses qui souligne que les BDE ont introduit de nouveaux modes de consommation qui ont changé la donne. Un consommateur de boissons énergisantes sur quatre boit au moins 2 cannettes par jour alors qu’ils ne consommeraient pas 6 expressos serrés dans la journée. « Cette multiplication des sources de caféine combinée aux nouveaux modes de consommation est susceptible de générer des situations à risque ».

source: yahoo.fr