La mammographie, je la fais quand ?



Chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, traitements ciblés… La lutte contre les cancers du sein avance sur tous les fronts, pour stopper l’évolution de la maladie tout en respectant la qualité de vie.
De nombreuses campagnes de sensibilisation
D’un côté, des campagnes de sensibilisation au dépistage se succèdent.  Avec une incitation claire pour les femmes: montrer vos seins au radiologue, cela peut vous sauver la vie ! De l’autre, des études remettent régulièrement en cause la pertinence du dépistage. Qui croire ? Attention déjà, la polémique ne concerne que le dépistage organisé, c’est-à-dire celui qui vise les femmes de plus de 50 ans. Personne ne conteste l’utilité de la mammographie diagnostique, celle que demande le médecin devant une boule suspecte palpée lors de l’examen médical ou par la femme elle-même. Mais pourquoi les avis divergent-ils  sur le dépistage organisé? Principale raison pour le Dr Corinne Balleyguier, radiologue, à l’Institut Gustave Roussy (IGR) à Villejuif : « Les études qui le remettent en cause se basent sur des suivis trop courts. Ce qui fausse les conclusions ». Le point avec cette spécialiste de l’imagerie de la femme.  
Est-il normal qu’il y ait débat sur un tel sujet ?
A première vue, la question peut paraître déplacée. On a tendance à penser qu’il est toujours mieux de découvrir une maladie tôt pour pouvoir la soigner avec moins de traumatisme. Mais encore faut-il le vérifier. L’évolution de ces maladies est difficile à prévoir et aucun examen n’est parfait ! La mammographie révèle des cancers agressifs qu’il faut traiter vite. Elle repère aussi des tumeurs à évolution très lente. Exceptionnellement, des anomalies peuvent passer inaperçues. Il est donc nécessaire d’évaluer les résultats en suivant le devenir de groupes de femmes dépistées sur de nombreuses années. L’intérêt de ces études ne pose pas de problème. C’est leur qualité et leur interprétation qui fait débat. 
Le dépistage réduit-il la mortalité ?
Dans certaines études, oui, dans d’autres non. Mais toutes ne sont pas identiques. Difficile de comparer une où l’on mélange des femmes volontaires pour le dépistage avec d’autres prises au hasard. Celles invitées au dépistage sont parfois comptabilisées d’office comme l’ayant effectué. Dans une étude, les femmes étaient examinées avant par une infirmière, donc dirigées vers la mammographie en cas d’anomalie. Enfin, il faut tenir compte à la fois des études « pour « et des études « contre » le dépistage. Actuellement, la majorité montre une réduction significative de la mortalité par cancer du sein chez les femmes dépistées. Autour de 30% dans les études sérieuses, d’après notre expert. Sans compter que beaucoup se basent sur des examens réalisés dans les années 1990. Les appareils ont progressé depuis.


source: yahoo.fr