Que se passe-t-il dans la tête d'une jeune fille qui souffre d'un trouble du comportement alimentaire ? Un réalisateur signe un mini film dur mais réaliste sur la vision déformée qu'ont les adolescentes anorexiques de leur silhouette.
Pour dénoncer un problème, il faut parfois jeter une lumière crue sur la réalité. C'est ce qu'a fait le réalisateur mexicain Rodrigo Prieto avec son court-métrage Likeness.
Avec l'aide de sa fille Ximena, qui a elle-même souffert d'anorexie, et de l'actrice Elle Fanning âgée de 15 ans, le cinéaste livre une vision désenchantée des troubles alimentaires. En huit minutes, on pénètre dans l'univers d'une adolescente anorexique.
Le film s'ouvre sur une soirée où se succèdent les mannequins anorexiques semblables à celles que l'on voit au quotidien dans les médias.
On retrouve ensuite une jeune fille (Elle Fanning) devant le miroir d'une salle de bain. Face à elle, un visage déformé, le sien, dans une version horrifique, que l'adolescente finit par arracher.
Avec ces images chocs, le réalisateur espère marquer les esprits des adolescentes qui ont du mal à assumer leur corps.
Pour Prieto et sa fille, ancienne anorexique, ce film a servi de catharsis. "C'était un outil de guérison pour nous, et nous espérons qu'il sera un moyen pour d'autres filles de se reconnaître et de se dire "Je me sens comme ça, je comprends ce que l'héroïne ressent", explique Rodrigo Prieto. Ce film parle de la vie dans une société où nous nous sentons jugés constamment et où nous nous jugeons nous-mêmes". Plus qu'une dénonciation, ce court-métrage sonne comme un message de tolérance envers soi-même à l'heure où de nouvelles modes inquiétantes comme le thigh gap incitent les adolescentes à s'affamer.
L'anorexie mentale est un trouble sévère du comportement alimentaire qui touche les jeunes filles, dans neuf cas sur dix. On manque de chiffres pour quantifier ce trouble en France, mais aux Etats-Unis on estime que l'anorexie mentale est la troisième maladie chronique chez l'adolescente après l'obésité et l'asthme. Elle touche 0,48 % des 15-19 ans.
source: topsanté.com