C'est un psychanalyste qui le dit: «Les psys n'aiment pas l'amour». Et les patients, souvent, confirment. Caroline, 39 ans, en psychothérapie analytique depuis deux ans, se souvient de l'air contrarié de son thérapeute lorsqu'elle lui a annoncé en pleine séance, avec un enthousiasme débridé, avoir rencontré «l'homme de sa vie»: «Il m'a regardée, les sourcils en l'air et le front plissé, puis m'a posé toute une série de questions du genre: qu'est-ce qui vous séduit vraiment chez lui? Avez-vous pris le temps de bien parler ensemble? Etc. On aurait dit un parent inquiet», s'amuse la jeune femme. Même si cette suspicion était sans doute inspirée par l'histoire familiale et affective de cette patiente-ci, il semble de manière générale que les psychothérapeutes ont de nombreuses raisons de se méfier de l'amour.
Forcément douloureux? De ce noble sentiment universellement espéré, vénéré, fantasmé, eux ne voient le plus souvent que les affres: couple toxique installé dans la dépendance, obsession envers une personne inaccessible, plongée mélancolique après une rupture, exacerbation du sentiment d'abandon, incapacité à quitter un(e) partenaire maltraitant(e), jalousie destructrice . Les propos sur l'amour rapportés en séance semblent illustrer la pensée de Freud selon laquelle «nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons».
source: Yahoo.fr
