Nice : le nouveau président de la République, c'est lui

Nice est décidément la ville de toutes les folies. Après Jean-Marie Bernard, qui avait projeté de se présenter à l'élection présidentielle de 2012 en sa qualité de "régent du comté", un autre énergumène tente de bousculer la tranquillité de la métropole sudiste. Bien loin des préoccupations de la capitale, il vient d'être élu président de la República de Nissa, proclamée en septembre 2010. Cristoù Daurore - c'est son nom - a fièrement prononcé son discours de victoire place Garibaldi il y a quelques jours. En présence de quelques fidèles et en nissart, dialecte local dont il milite pour la préservation. Son objectif ? Fédérer les cent sept communes du comté annexé à la France en 1860 autour d'un gouvernement et avancer, doucement mais avec conviction, vers l'autodétermination. 
Professeur de niçois au lycée Sasserno, Cristoù passe la plupart de son temps au quartier de l'Ariane, où il est animateur dans un centre d'accueil de demandeurs d'asile. Conscient de la route qu'il lui reste à parcourir et du peu de soutien dont il jouit à l'heure actuelle, celui qui est aussi président de la République fédérale occitane se veut optimiste. "L'idée, c'est de s'impliquer dans les élections municipales de 2020", assure-t-il : "Nous avons cinq ans pour parcourir les cent sept communes en question et les convaincre de faire partie de notre république. Toutes celles qui accepteront ne reconnaîtront plus la république française." Difficile ? "Oui, mais pas impossible. Il suffit de jeter un oeil à l'exemple catalan."