Shakespeare était-il gay ?
La sexualité de l'auteur de la tragédie "Roméo et Juliette" fait l'objet d'un intense débat en Angleterre, entre acteurs et intellectuels de tous bords.
La sexualité de William Shakespeare reste une énigme. Le mystère de l'orientation sexuelle du Barde entretient tout autant que sa biographie la passion très anglaise du voyeurisme. Pour preuve, la violente polémique qui a éclaté à propos de la prétendue homosexualité du maître de Stratford-Upon-Avon. Le litige embrase le courrier des lecteurs du vénérable Times Literary Supplement (TLS). Le bras de fer en question a quelque chose d'absolument, d'essentiellement, de désespérément anglais. De Shakespeare à Oscar Wilde en passant par Lord Byron ou Christopher Isherwood : l'homosexualité des écrivains d'outre-Manche est aussi indéracinable que l'intolérante hypocrisie puritaine.
À l'origine de la controverse, un article du TLS pointant du doigt "le contexte essentiellement homosexuel" du sonnet 116, "Nul n'a jamais aimé et je n'ai point écrit". À la lecture de l'article, Sir Brian Vickers, exégète de l'écrivain (1564-1616) à l'University College de Londres, a vu rouge. Et a envoyé une lettre au TLS dans laquelle il affirme : "La rhétorique utilisée par Shakespeare permettait aux hommes d'exprimer leur amour sans implication d'attraction sexuelle. Toute interprétation autobiographique est de la pure fiction et une perte de temps car on ne connaît pas les destinataires des sonnets."
La source:Lepoint.fr