Au Zimbabwe, le bilan des récents empoisonnements d'éléphants par des braconniers pourrait dépasser les 300 pachydermes tués, indique l'ONG Zimbabwe Conservation Task Force (ZCTF), lundi 21 octobre. Un chiffre beaucoup plus élevé que les premières estimations communiquées par l'organisation. "La semaine dernière, on en était à 325 éléphants tués au total", a déclaré Johnny Rodrigues, le président de ZCTF. Aucun porte-parole officiel n'a été disponible lundi pour confirmer le chiffre de l'ONG.
De nombreux carnivores sont des victimes collatérales
Les éléphants ont été empoisonnés au cyanure afin que leurs défenses soient prélevées. L'ivoire récoltée et exportée clandestinement est essentiellement destinée aux marchés asiatiques, et notamment chinois. Les défenses finissent comme objet d'ornement ou en sculptures. Ce massacre a fait de nombreuses victimes collatérales au Zimbabwe, essentiellement des carnivores. Des lions, des vautours, des lycaons et des hyènes ont péri après avoir mangé sur les carcasses des éléphants.
Quatre braconniers ont déjà été condamnés à des peines d'au moins 15 ans de prison pour ces crimes. Mais selon le président de ZCTF, les autorités minimisent sciemment les pertes : "On cache beaucoup de choses", affirme-t-il. "Ceux qui ont été arrêtés et condamnés sont du menu fretin sacrifié par les gros et dangereux poissons, qui eux restent intouchables. Il y a parmi eux des hommes politiques et des hommes d'affaires importants."