L’entrée dans l’automne est souvent synonyme de coup de mou pour les enfants. Pour éviter que cette fatigue ne s’installe et les aider à résister aux premiers virus, on fait le plein de micronutriments. Le point avec le Dr Laurence Benedetti, médecin nutritionniste à l’Institut européen de diététique et micronutrition.
Comme l’explique le Dr Laurence Benedetti, spécialiste en micronutrition au sein de l’IEDM : « Idéalement, un enfant qui mange équilibré et diversifié trouve tous les nutriments dont il a besoin dans son assiette. Mais, pour tout un tas de raisons, c’est loin d’être toujours le cas. Les petits mangeurs, les enfants qui mangent à la cantine et picorent leur assiette ou tout simplement ceux dont les parents manquent de temps ou d’argent pour cuisiner des fruits et légumes frais, ont forcément des carences en micronutriments ».
Or, ces micronutriments (les vitamines, les minéraux, les acides gras essentiels…) jouent un rôle fondamental pour le bon fonctionnement des cellules des enfants. Si votre enfant est fatigué, s’il multiplie les rhumes et les infections ORL, s’il a du mal à fixer son attention à l’école, il a peut-être un déficit en certains nutriments. Et pour compenser ce manque, il ne faut pas hésiter à puiser dans l’arsenal des compléments nutritionnels.
« Dès que l’automne arrive, je propose souvent à mes petits patients de prendre pendant 3 mois : des probiotiques, du cassis, de la propolis et du sureau, pour combler leur déficit en nutriments tout en les préparant à affronter l’hiver ».
Des micronutriments pour éviter les infections à répétition
Pour éviter les infections à répétition en automne et en hiver, le premier geste essentiel est de chouchouter l’intestin de votre enfant avec des probiotiques et des prébiotiques. « Un geste à faire dès le mois de septembre et pendant 3 mois au cours de l’hiver. Les probiotiques vont prêter main forte aux bactéries et renforcer le travail de l’écosystème intestinal, là où se concentrent 60% des cellules de défense immunitaire. Et les prébiotiques vont fournir l’énergie nécessaire aux probiotiques pour optimiser leur action » insiste la nutritionniste.
On trouve ces probiotiques dans les laits fermentés mais aussi sous forme de compléments alimentaires spécialement dosés pour les enfants, à mélanger éventuellement dans un biberon de lait ou dans un jus de fruit.
Il faut également vérifier les réserves en fer de votre enfant en demandant au médecin un dosage de la ferritine, surtout si c’est un petit mangeur de viande ou de poisson. «Le fer a une importance primordiale dans les mécanismes de l’immunité. En cas de rupture de l’équilibre de la balance en fer, l’organisme puise dans ses réserves disponibles. Mais lorsque celles-ci sont épuisées, les fonctions métaboliques dans lesquelles intervient le fer sont perturbées. »
Or, l’alimentation seule ne permet pas de remonter une ferritine basse. « Chez les moins de 3 ans, on peut compenser avec du lait de croissance. Mais chez les plus grands, les lentilles, le boudin noir ou le foie sont rarement leurs aliments favoris. On peut donc leur donner du fer sous forme de complémentation, si le médecin estime que c’est nécessaire » ajoute le Dr Benedetti.
Des micronutriments pour garder la forme à l’école
Entre une météo maussade et des rythmes scolaires soutenus, l’automne et l’hiver mettent souvent la vitalité des écoliers à rude épreuve. La vitamine C est sans nul doute « la » vitamine indispensable pour tenir bon toute la journée : kiwis, oranges, mandarines, ou encore coulis de cassis sur le petit suisse, doivent être au menu du petit-déjeuner.
« Un peu moins de 8% des enfants ont un apport en vitamine C inférieur aux apports nutritionnels conseillés. Or, la vitamine C stimule aussi les cellules impliquées dans les défenses immunitaires, il est important de ne pas en manquer ».
Pour compléter cet arsenal anti-fatigue, le zinc est également un nutriment indispensable car il a des propriétés antioxydantes et une action anti-virale immédiate . « Or, entre 18 et 25% des enfants ont des apports en zinc inférieurs aux apports nutritionnels recommandés. On en trouve, cette fois encore, dans des aliments peu appréciés des enfants (huîtres, germe de blé, foie, bœuf…). Donc il ne faut pas hésiter à les booster avec un complexe multivitaminé. La propolis (qui peut être utilisée dès le plus jeune âge) pourra efficacement compléter ce programme spécial tonus ».
Des micronutriments pour favoriser le sommeil
On ne le répètera jamais assez : même la nuit, le cerveau travaille ! Il permet aux enfants de mémoriser ce qu’ils ont appris pendant la journée et il les aide à grandir, car c’est pendant les phases de sommeil profond que l’hormone de croissance est synthétisée.
« Pour favoriser l’endormissement et un bon sommeil, boostez la mélatonine (l’hormone de l’horloge biologique) en proposant un bon goûter en fin d’après-midi : du pain avec des carrés de chocolat, ou de la purée d’amandes ou de noisettes. Ces aliments sont riches en magnésium, qui est nécessaire à la synthèse de la mélatonine » conseille le Dr Benedetti.
Mais si votre enfant est fatigué alors qu’il dort bien, ou s’il a des difficultés d’endormissement, il est peut-être en manque de vitamine D. « C’est souvent le cas à l’approche des vacances de la Toussaint. Les enfants sont épuisés par un trimestre d’activités scolaires et extra-scolaires et la météo n’aide pas à passer du temps au grand air ». L’huile de foie de morue et le foie n’étant guère appréciés des enfants, les aliments les plus riches en vitamine D que vous pouvez leur proposer sont les poissons gras et le jaune d’œuf.
« Là encore, l’éventuelle complémentation doit se faire sur le conseil du médecin, pour éviter le surdosage. Il vérifiera les doses de vitamine D contenues dans le complément nutritionnel et adaptera la durée de la complémentation. »
source: enfant.com