L’UNICEF France, l’organisme des Nations Unis qui s’occupe de l’enfance, a mené une étude de grande ampleur auprès de 22 500 enfants et adolescents (de 6 à 18 ans) dans 73 villes, afin de comprendre et analyser leur ressenti et leur perception sur leurs droits dans la vie au quotidien, à l’école, dans leur quartier et dans leur famille.
Selon cette étude, 17 % des enfants sont en situation préoccupante d’exclusion sociale et 7% d’entre eux sont en situation d’exclusion extrême. Les enfants interviewés ont répondu à 133 questions axées sur leurs droits, leur vie de tous les jours, leur éducation et leurs loisirs et leur santé. A partir des résultats, les experts de l’Unicef, ont établi un indicateur social des enfants français.
Les enfants cumulent les inégalités
Les conclusions de l’enquête révèlent qu’il existe une très forte corrélation entre le niveau d’intégration sociale et les conditions de vie comme possibilité de manger correctement chaque jour, le cadre de vie et l’accès à la santé et aux soins. Et plus grave encore, le niveau de privation est également corrélé au sentiment de con?ance dans l’entourage. Les enfants qui vivent dans la précarité, ont plus de difficulté à l’école et dans leur famille, et ont très peu confiance en les adultes. Ils ont moins bien soignés, plus marginalisés dans leur quartier et se sentent dans un univers non sécurisés.
55% des enfants déclarent "être harcelés par d'autres enfants ou jeunes" , 5% ne prennent pas trois repas par jour, et seulement 10% disent que leurs droits sont respectés dans le quartier ou la ville où ils habitent.
« Notre société riche, se voulant égalitaire et fraternelle laisse de côté un grand ombre de concitoyens. Je dis laisse de côté, car c’est le sentiment que donne la lecture de cette étude. » explique Catherine Dolto. « À la marge ils naissent, à la marge ils resteront. », s’indigne Catherine Dolto.
L’Unicef rappelle que "la France est l'un des pays de l'OCDE qui dépense le plus pour ses enfants, sa protection sociale et son système éducatif ; pour autant, ces politiques ne parviennent pas à combattre efficacement les conséquences de la pauvreté et à enrayer le cercle vicieux de l'exclusion", et conclue que "l'enfant et l'adolescent doivent être au centre de toutes les politiques publiques, de la façon la plus transversale possible, et la mission première de ces politiques publiques devrait être de protéger les plus vulnérables".
soource: topsanté.com