Oversized ou maigrichons, la guerre des popotins est déclarée. Choisissez votre camp.
Avec son twerk endiablé – cette danse qui consiste à bouger son derrière de haut en bas –, lors des MTV Video Music Awards, le 25 août dernier, la chanteuse Miley Cirus n’a pas seulement déclenché l’ire sur les réseaux sociaux, elle a mis l’accent sur l’objet de nos tourments: nos fesses!
Trop minces, trop plates, trop grosses, trop molles… au jeu du fesse-à-face que l’on s’inflige au quotidien devant notre miroir, il ne fait pas bon être un postérieur de nos jours. Objet de raillerie, de désir, symbole d’agressivité, ce catalyseur de nos pensées négatives s’est transformé au fil des siècles en véritable souffre-douleur. Dans son ouvrage, La guerre des fesses, éditions JC Lattès, Jean-Claude Kaufmann les pose en victimes tiraillées entre le courant de l’ultraminceur, tout particulièrement en vogue depuis les années soixante-dix – avec l’avènement de la libération des femmes, des conseils beauté personnalisés et la starisation du mannequin brindille Twiggy – et celui du volume XXL, débarqué via les icônes de la R’n’B. La tête de file de ces stars bootylicious (combinaison des mots fesses «boot» et délicieux «delicious») en référence au titre culte des Destiny’s Child, Beyoncé Knowles of course, suivie de JLo ou encore de Nicki Minaj, que l’on soupçonne de s’être fait poser des implants.
«On assiste à un affrontement culturel entre la minceur, rationnelle, puritaine, venue d’Europe et d’Amérique du Nord, et la montée en puissance des pays du sud avec des fesses à la brésilienne, volumineuses et harmonieuses, ou africaines, plus généreuses», confirme le sociologue. Deux extrêmes dont la nature nous a peu – si ce n’est pas du tout – doté. «On se forge une idée réductrice de la beauté alors que cette dernière est toujours là où on l’attend le moins, singulière, différente», poursuit ce chercheur au CNRS.
source: yahoo.fr