Oublié les pinceaux, éponges, houppettes, stylos, Coton-Tige, le geste précis et le résultat « professionnel ». Se maquiller devient ludique : un véritable jeu d’enfant. C’est avec les doigts qu’on se fait désormais une beauté, retrouvant ainsi des sensations et des plaisirs oubliés.
Qu’elles soient pointues ou luxueuses, sophistiquées ou accessibles, de plus en plus de marques de beauté proposent un maquillage à faire au doigt, plus intuitif, plus flou, en un mot : imparfait. Le mot est enfin lâché, et, dans l’univers ultracodifié, normé de la cosmétique, il fait l’effet d’une révolution. Dans son joli film Là commence la beauté, Chanel l’emploie pour la première fois pour définir ce qu’est la beauté. Jaillissant des pots, les couleurs fusionnent, les textures glissent sur le visage, les nacres se diffusent sous la pulpe des doigts, éclairant les zones d’ombre. Comme par magie, ils deviennent pinceaux. C’est doux, joyeux et tellement joli !
La bouche en cœur, les yeux tout en couleur. Il s’agit de s’amuser, de faire un pied de nez au conformisme et aussi de se découvrir autrement. En nous appropriant ce jeu de grande fille, nous faisons un clin d’œil à distance à la petite fille que nous étions, ou aurions aimé être. Celle qui piquait en douce le maquillage de sa mère pour jouer à se faire belle, ou celle qui plongeait ses doigts dans le chocolat, la compote ou le yaourt pour mieux se tartiner le visage. Ce type de maquillage est une façon originale de rendre hommage à ce jeu auquel notre enfant intérieur reprend goût dès lors qu’on l’encourage à tremper ses doigts dans le pot. Une régression ponctuelle qui permet de se réapproprier ce que l’on fait et de libérer notre créativité.
source: yahoo.fr