Travail : rester tard ou non ?



Il y a ceux qui ont peur de perdre leur emploi et qui font du zèle. Mais il y a aussi ceux dont le métier est une passion, ceux qui s’ennuient chez eux, ceux qui ne sont pas du matin… Comment équilibrer emplois du temps familial et professionnel, trouver son propre rythme et oser l’imposer ?
Au contraire de Proust, longtemps, Delphine ne s’est pas couchée de bonne heure. Chargée de projet, elle se souvient de ses premières années dans la vie active : « Je partais rarement avant 21h30. On était quelques-uns dans un silence monacal, avec juste le cliquetis des claviers. » Comme elle, ils sont nombreux à jouer les oiseaux de nuit. Pour autant, difficile de les définir. Tout d’abord parce que la notion de départ tardif est très relative. « Quitter les lieux à 19 heures pour un avocat ou un “conseil”, c’est tôt, relève Denis Monneuse, sociologue, consultant et auteur du Surprésentéisme, travailler malgré la maladie (De Boeck, 2013). Dans le secteur industriel en revanche, les lumières s’éteignent avant. »
« L’important est de faire son job »
Croiser les femmes de ménage, les gardiens de nuit, se faire accompagner par le service de sécurité parce que l’entreprise ferme… Selon le chercheur, la question concerne plutôt les cadres : « Du fait de leurs salaires plus élevés, ils sont censés ne pas compter leurs heures », résume-t-il. S’ils n’en ont pas l’exclusivité, les Français sont toutefois champions en matière de départ tardif. « Dans la culture anglo-saxonne, l’important est de faire son job, constate le psychiatre Éric Albert, directeur de l’Institut français d’action sur le stress (Ifas), alors qu’en France, il faut montrer que nous en faisons plus que les autres. Celui qui n’est pas débordé serait donc nécessairement “sous-occupé”. »

source: yahoo.fr