Education : « Les garçons se font punir pour affirmer leur virilité »


          Education : « Les garçons se font punir pour affirmer leur virilité »
Sylvie Ayral a été institutrice en milieu rural pendant 15 ans et enseignante d’espagnol en lycée etcollège. Professeur agrégé, docteur en sciences de l’éducation, elle est membre de l’Observatoire international de la violence à l’école.
Terrafemina : Dans « La fabrique des garçons », vous partez d’un constat déconcertant : 80% despunitions au collège s’appliquent à des garçons. Comment en êtes-vous arrivée là ?
Sylvie Ayral : J’enseigne depuis 27 ans et suis toujours en exercice. J’ai commencé par analyser ce phénomène dans le collège où je travaille. L’asymétrie entre les filles et les garçons face aux sanctions m’avait interpellée. J’ai voulu étendre ma recherche à des établissements très différents, plus ou moins favorisés, du collège privé en ville au collège en ZEP réputé difficile. L’asymétrie s’est vérifiée à chaque fois : les garçons représentent 75,7% à 84,2% des élèves punis.
TF : Non seulement ils sont plus sanctionnés, mais ils le sont aussi pour des faits plus graves, selon votre recherche…
S. A. : Les chiffres que j’ai collectés et les entretiens que j’ai menés montrent en effet qu’on n’est pas puni pour les mêmes faits quand on est un garçon ou une fille. La variable « genre » est centrale, les transgressions sont très clairement sexuées : ce qui relève des rapports sociaux (insolence, indiscipline, défi) est majoritairement le fait des garçons, tandis que les manquements mineurs à la discipline (bavardage, oublis, retards, usage du téléphone portable) concernent surtout les filles. 
source: Yahoo.fr