Lorsque le gérant du groupe a annoncé qu'il liquidait leur usine pour aller produire en Chine, Marie, 33 ans, a pris la tête de la rébellion. Après six cents jours de lutte et des mois sans salaire, les « bonnes femmes » de Sodimédical ne cèdent toujours pas.
Je suis née et j'ai toujours vécu à Plancy-l’Abbaye, dans l’Aube. Mon père est ouvrier agricole, et ma mère, couturière à domicile pour une entreprise de textile. C’est le monde ouvrier, on vit normalement, on ne roule pas sur l’or, mais on ne manque de rien. Après mon BTS en action commerciale, pendant deux ans je vends des cheminées à Troyes. A l’époque, on va tous à L’Exocet, une
boîte de nuit à 10 km de Plancy. C’est là que je rencontre Stéphane, qui bosse déjà en usine. On se
met en couple très vite. J’ai 21 ans, et à la fin de mon contrat je préfère revenir à Plancy. Début 2000, la région est déjà sinistrée, je rame pour trouver un emploi, j’enchaîne les petits boulots avant de postuler à Lohmann & Rauscher, groupe allemand dont le siège social est à Plancy. Je suis embauchée comme assistante commerciale, en 2002, et payée au smic. On est toutes au smic dans les bureaux. Cela se passe très bien. Puis, en 2006, ils déménagent le siège dans les Vosges. On me propose alors un poste dans leur filiale française, Sodimédical, installée aussi ici. Je me dis que cela nous évite de déménager. Avec Stéphane, nous avons une fille, Juliette, qui a 1 an.
source: Yahoo.fr