LE FIGARO. - Professionnelle de renom, vous n'hésitez pas à vous produire actuellement sur scène *, en compagnie d'Emma la clown, qui vous interrompt sans cesse dans votre «Conférence», les psychothérapies, les clowns et les bébés Pourquoi une telle aventure?
Catherine DOLTO. - L'état de clown m'a toujours fascinée: cette ouverture naïve, curieuse, ce désir constant de découvrir le monde qu'ils expriment, génère de larges espaces de réflexion. C'est un grand clown suisse, Pierre Byland , qui nous a suggéré lors d'un festival en Bretagne d'improviser à deux. D'ailleurs pour le premier spectacle, Emma et moi n'avions même pas pu nous rencontrer avant! Depuis nous avons gardé cette prédominance de l'improvisation, le spectacle n'est jamais le même, même si il y a un cadre tenu par ce texte que je lis chaque fois. Mais tout est vrai, spontané, inattendu Surtout mes fous rires!
Qu'est-ce que vous souhaitez montrer à travers ce binôme (psy-clown) atypique?
Qu'oser être ridicule est aujourd'hui précieux, parce qu'à force d'avoir peur de briser son image, on ne fait plus rien! La dimension du rire, bien sûr, est aussi importante, mais ce que je souhaite évoquer c'est que face à l'épreuve, nous devrions avoir la même naïveté que le clown. Il est essentiel de laisser s'exprimer ce qui est clownesque en chacun de nous. Chez certains, cette dimension utopique, enfantine et rêveuse est assez faible, elle permet d'amuser les copains, c'est simple Chez d'autres par contre, elle est trop forte, provoquant des hauts et bas de l'humeur très difficiles à vivre, des désillusions cruelles. Le risque est alors que la personne se victimise Elle peut en faire un métier si elle a du talent Sinon il faut faire une thérapie!
source: Yahoo.fr
