Femmes : des cœurs fragiles



« Aujourd'hui en France, une femme sur trois décède d'une maladie cardiovasculaire. C'est 7 fois plus que la mortalité par cancer du sein », observe le Pr Claire Mounier-Véhier, cardiologue au CHRU de Lille. Alors non, thrombose veineuse, accident vasculaire cérébral (AVC) et autres infarctus du myocarde ne sont pas un apanage masculin ! « Le problème est que les femmes n'ont pas vraiment conscience des risques », observe-t-elle. C'est pourquoi elle mise sur l'information des femmes les plus exposées. Encore faudrait-il qu'elles se reconnaissent !
Pour le Dr Mounier-Vehier, « le plus troublant dans notre pays, c'est que le nombre d'hospitalisations pour infarctus diminue dans la population générale ». Précisément de 7,4% entre 2002 et 2008. « Mais chez les femmes de 35 à 65 ans, il augmente ». De 6,7% sur la même période. Cette tendance s'explique par l'évolution préoccupante de cinq facteurs de risque pourtant « modifiables » : le tabagisme, le stress, la sédentarité, le diabète et le surpoids. « Les femmes sont beaucoup plus sensibles aux effets du tabagisme. Et plus encore lorsqu'elles recourent à une contraception à base d'estrogènes de synthèse. Dans ce cas, le risque d'infarctus ou d'AVC est multiplié par… 30 ! ». Tabagisme donc, mais aussi diabète et stress vont également « diminuer voire annihiler l'effet vasodilatateur et anti-thrombotique des estrogènes naturels ». Ces derniers perdent ainsi leur effet protecteur sur le plan cardiovasculaire. « Pour expliquer l'évolution du risque d'AVC, nous ajoutons deux autres facteurs de risque : l'hypertension artérielle (HTA) et la fibrillation auriculaire (FA) », indique notre cardiologue. « Très tôt, nous surveillons la tension artérielle des jeunes femmes. Systématiquement, avant chaque renouvellement de pilule, nous devons la mesurer. La seule présence d'une hypertension multiplie par 18, le risque d'infarctus ou d'AVC ».
source: Yahoo.fr