Insolite : espionner le cerveau, c’est possible



Un professeur de neurologie de l’Ecole de médecine de Stanford aux Etats-Unis est parvenu à interpréter l’activité du cerveau. Explications.
Connaître ce qui se passe dans notre cerveau à tout moment, et quelle que soit notre activité ; ce scénario relève pour l’instant plus de la science-fiction que de la réalité, mais on s’en approche.

En utilisant une nouvelle méthode expérimentale, les chercheurs ont collecté la preuve la plus solide qu’une région du cerveau activée lors de la réalisation de calculs mathématiques régit également les fonctions quantitatives comme le fait de compter. "Nous sommes maintenant capables d’espionner le cerveau dans la vie de tous les jours", claironne Josef Parvizi, auteur de cette étude parue dans la revue scientifique Nature Communications.
Pour "espionner" leurs cobayes, l’équipe de Josef Parvizi ont enregistré l’activité électrique du cerveau au niveau du sillon intracrânien, une zone qui contrôle le mouvement des mains et des yeux. Pendant une semaine, l’activité du cerveau des volontaires a été suivie pendant une semaine, dans des conditions d’observation de la vie quotidienne, en mangeant, en buvant, en regardant la télé, etc.
On sait quand on pense à des chiffres
Ces observations ont révélé que les pics d’activité électriques survenaient dès qu’un patient évoquait une notion quantitative ("plus que", "plus gros que") et pas seulement des calculs. "Les cellules nerveuses ne se déclenchent pas de façon chaotique. Elles sont spécialisées, elles s’activent seulement quand le sujet évoque des chiffres," s’enthousiasme Josef Parvizi.
Cette découverte pourrait aboutir à des applications de "lecture" de l’esprit, pour permettre par exemple à un patient muet de communiquer par la pensée ou, plus effrayant, de contrôler les pensées des gens à l’aide d’implants dans le cerveau.
"C’est excitant et un peu effrayant", reconnaît Henry Greely à Science Daily. Ce professeur de droit au Stanford Center for Biomedical Ethics, n’a pas participé à l’étude mais s’est dit "impressionné" par les résultats. "Ils démontrent d’abord que nous pouvons voir quand quelqu’un pense à des chiffres. Cela suppose aussi qu’un jour on pourrait manipuler le cerveau pour changer la façon dont les personnes utilisent ces chiffres", imagine-t-il. Avant d’en arriver là, la recherche a encore du chemin à parcourir.

source: yahoo.fr