Le débat sur la toxicité des lingettes pour bébé revient sur le devant de la scène après la parution d’une enquête alarmante de l’association UFC-Que Choisir dans son numéro de novembre. Dans sa ligne de mire : les lingettes mais aussi les laits de toilette.
Pour nettoyer bébé, peut-être devriez-vous prendre de l’eau et du savon plutôt que les lingettes et laits de toilette classiques. Que reproche-t-on à ces produits censés être adaptés à la peau de bébé ? Ils seraient souillés par des molécules allergisantes, des antibactériens ou des antioxydants, "toxiques voire perturbateurs endocriniens". C’est la réponse apportée par l’association de consommateurs UFC-Que choisir après des tests pratiqués en laboratoire. Sur les 34 échantillons examinés, 26 lingettes et 6 laits de toilette seraient contaminés par ces composants indésirables.
Au total, 94% des produits testés s’avèrent potentiellement nocifs, prévient l’association. Elle dénonce la présence d’allergènes dans 12 lingettes et 2 laits de toilette.
Dans 14 lingettes, on trouverait le fameux phénoxyéthanol, ce conservateur déjà dénoncé par l’Agence de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en raison de sa toxicité pour la reproduction et le développement.
Egalement incriminé, le parabène, ce perturbateur endocrinien déjà banni de nombreux cosmétiques. Il serait caché dans 6 marques de lingettes.
Utiliser de telles substances est risqué pour les bébés car les lingettes sont passées plusieurs fois sur la peau de bébé irritée, ce qui facilite leur pénétration. Sans oublier les perturbateurs endocriniens qui pourraient nuire au développement normal de l’enfant (malformations).
Plus de réglementation
Le phénoxyéthanol a déjà été montré du doigt par le passé. L’ANSM a recommandé dans un rapport que pour les enfants de 3 ans, l’usage de phénoxyéthanol soit retiré des produits cosmétiques destinés au siège. Pour les autres produits, elle a prôné une restriction de sa concentration à 0,4 % (au lieu des 1% fixés actuellement par la réglementation européenne).
Visiblement, cette suggestion n’a pas été retenue par les fabricants de lingettes pour bébés. Comme le souligne l’UFC-Que choisir, un quart des lingettes analysées dépassent les 0.4% de phénoxyéthanol.
Le message de l’association adressé aux parents est clair : n’utilisez plus les lingettes et laits pour bébés tant que les fabricants n’auront pas éliminé ces composés de leurs produits.
Elle demande aussi "à la Commission européenne de renforcer la réglementation pour les produits destinés aux jeunes enfants, et notamment de rendre obligatoires les recommandations exprimées par les experts".
source: topsanté.com