Bébé secoué: comment ça arrive ?
Chaque année, au moins 200 bébés de moins d'un an sont victimes du syndrome du bébé secoué. Un chiffre que les autorités pensent même fortement sous-estimé car le diagnostic est souvent difficile. Ce traumatisme crânien n'est pas forcément une forme de maltraitance : sept fois sur dix il survient lorsqu'un des parents, épuisé par les pleurs continus du bébé, passe à l'acte en secouant le bébé pour le faire taire.
Or, chez le nourrisson, les muscles du cou ne sont pas suffisamment toniques pour maintenir la tête : celle-ci balance donc relativement violemment d'avant en arrière. Ces mouvements brusques provoquent un va-et-vient du cerveau qui heurte alors les parois de la boîte crânienne.
"Une fois suffit pour créer des séquelles, souvent grave, pour la vie entière" explique le Dr. Anne Laurent-Vannier, chef du service de rééducation des pathologies neurologiques acquises de l'enfant, hôpitaux de Saint-Maurice.
Bébé secoué : accepter les pleurs
Peu de jeunes parents le savent, pourtant un bébé peut pleurer jusqu'à deux heures par jour et même deux heures d'affilée. Bien évidemment, vous avez vérifié qu'il n'a pas faim, que sa couche est propre, qu'il n'a pas de fièvre… mais il peut pleurer "sans raison apparente".
"Les parents doivent se dire alors qu'ils ont tout à fait le droit d'être exaspérés par ces pleurs. Mais que dans cette situation, ce qu'il faut faire c'est coucher le bébé sur le dos, dans son lit et quitter la pièce. Ensuite, ils peuvent éventuellement demander l'aide d'un proche qui prendra le relais. Mais il faut quitter la pièce pour ne pas tomber dans l'exaspération. Car secouer un bébé peut le tuer ou avoir des conséquences neurologiques graves : tétraplégie, cécité, épilepsie, retard mental…" insiste le Dr Vannier. "Se ménager, se protéger, c’est aussi protéger le bébé."
source: enfant.com