Dictionnaire des gros mots : 5 injures clefs pour se faire plaisir en insultant son voisin

Gilles Guilleron publie un dictionnaire de gros mots. Injure, insulte, quolibet... Insulter son voisin peut faire du bien.
Atlantico : Vous publiez un dictionnaire des noms d'oiseaux, pourquoi insulter son voisin peut avoir des vertus ? Quelles sont-elles ?



Gilles Guilleron : En fait, dans  mon livre, je fais bien le distinguo entre le gros mot, l’insulte et l’injure.
Le gros mot est un mot cru, incorrect, indélicat, obscène, scatologique, qui offense la pudeur, la morale, les codes de politesse.  C’est sans doute pour cela  que le domaine sexuel, domaine tabou par excellence, fournit le corpus le plus abondant (80% des mots grossiers !). Le gros mot est de ce point de vue une transgression, volontaire ou non.  Le gros mot n’a pas besoin d’autre destinataire que soi-même : ainsi quand vous « lâchez »  un gros mot parce que vous vous êtes fait mal avec le marteau, ou parce que vous avez raté votre train…
En revanche, l’insulte suppose un destinataire : son usage est circonstanciel ; elle est l’expression, la réponse à une situation, à un comportement. Par exemple, si l’on vous fait une queue de poisson sur la route, jaillira de manière assez spontanée quelque chose comme « espèce de connard », « abruti ». En l’occurrence, l’insulte s’adresse donc d’abord au comportement de l’automobiliste indélicat, que par ailleurs vous ne connaissez pas et qui n’entendra peut-être pas votre insulte. Tandis que l’injure, cherche à blesser, à déstabiliser la personne visée qui est clairement identifiée.
Quel que soit le but recherché et selon la nature du gros mot, de l’insulte, il est indéniable que l’émetteur ressent un soulagement plus ou moins intense, voire un certain plaisir.
source: Yahoo.fr