Enfants : ne les privons pas de lait!



Jus d’amande, de châtaigne, de riz, de soja… de plus en plus de jeunes enfants sont soumis à des règles diététiques particulières. Très tendance, ces régimes végétaux ont-ils vraiment un intérêt pour certains enfants et sont-ils sans risque?Qui sont les enfants concernés par ces régimes sans lait?
Certains nourrissons, entre 0 et 6 mois, sont alimentés avec des jus végétaux (jus d’amande, de riz, de soja, de châtaigne, etc.). Ils sont soumis à ces régimes par leurs parents, qui ont une phobie des protéines de lait de vache. Par ailleurs, certains professionnels de santé (naturopathes, ostéopathes…) les prescrivent dans le but de réduire les risques d’infections à répétition, de régurgitations, d’eczéma ou simplement de problèmes de pleurs. Or, priver un enfant de lait de vache alors qu’il n’y est pas allergique ne sert à rien. Et les vraies allergies aux protéines de lait de vache sont rares.
En quoi ces régimes posent-ils problème?
La composition de ces produits, que l’on achète dans des magasins diététiques spécialisés, n’est pas du tout conforme à la réglementation européenne. Ils ne sont absolument pas destinés aux enfants et génèrent des carences en calcium, en calories, en fer, en vitamines et en protéines. Le problème, c’est que ces carences ne se voient pas toujours. Mais en grandissant, ces enfants peuvent développer des anémies, une tendance accrue aux infections ou aux fractures osseuses. Ils peuvent aussi avoir des difficultés d’apprentissage à l’école ou des troubles du comportement.
Que penser des laits de brebis ou de jument?
Ils sont très à la mode aussi, mais ils ne présentent aucun avantage réel par rapport au lait de vache. Comme ce dernier, ils manquent de fer et de certaines vitamines. Ils sont aussi plus chers. Ces laits posent cependant moins de problèmes que les jus végétaux, car ils sont un peu moins pauvres en micronutriments, donc moins responsables de carences.
Que pensez des régimes restrictifs en graisse?
L’enfant a besoin d’acides gras essentiels pour assurer le bon développement de son cerveau. Pour cela, il faut lui donner du poisson deux fois par semaine. Concernant les graisses et les sucres, certains parents imposent des limites de peur que leurs enfants ne deviennent obèses. Or, bien souvent, les enfants concernés n’ont aucun risque d’être obèses, quelle que soit leur alimentation. Ces régimes déviants génèrent un retard de croissance de la taille et du poids.
A partir de quand peut-on donner du lait de vache?
Jusqu’à 1 an, l’enfant doit boire au moins 500 ml de lait infantile par jour pour assurer l’ensemble de ses besoins en micronutriments. Après, le lait de croissance permet d’assurer les besoins en fer. Il faut donc le poursuivre jusqu’à ce que le petit soit capable de manger 100 g de viande par jour, c’est-à-dire qu’il ait 3 à 5 ans. Si on passe trop rapidement au lait de vache, l’enfant peut manquer de fer. Le lait de croissance coûte 9 € de plus par mois, mais ce surcoût vaut la peine d’être payé au vu de ses bienfaits sur le plan nutritif.
Comment reconnaître un lait infantile?
Les laits qui respectent la réglementation européenne comportent la mention «préparation pour nourrisson». N’ayant pas le droit d’appliquer cette mention, les fabricants de jus végétaux contournent le problème en affichant, par exemple, une cuillère-mesure, un nounours, un contenant similaire à une boîte de lait infantile pour faire croire à une préparation pour bébé. Vérifiez donc bien la composition du produit (elle figure sur l’emballage) avant de le donner à votre enfant!

source: enfant.com