Une "invasion d'araignées venimeuses" a conduit les responsables d'une école du Gloucestershire à fermer ses portes mercredi, le temps de chasser les petites créatures qui alimentent toutes sortes de fantasmes depuis quelques semaines au Royaume-Uni.
Appelées "fausses veuves" en référence à la redoutée veuve noire, ces araignées arrivées dans les années 1870 en provenance des Iles Canaries sont en augmentation dans le sud-ouest de l'Angleterre, mais "pas agressives" selon les spécialistes.
Être piqué par une "Steatoda nobilis" femelle - les mâles ne piquent pas - est ainsi beaucoup moins fréquent qu'être visé par une abeille par exemple, et son poison n'est pas plus puissant ou dangereux que celui d'une guêpe, souligne Stuart Hine du Musée d'histoire naturelle dans un rapport sur le sujet.
Cela n'a pas empêché les tabloïds de multiplier les récits alarmants ces dernières semaines sur la déferlante prochaine d'une armée de monstres à huit pattes.
Selon la presse populaire, un homme aurait ainsi "presque perdu sa jambe" et une femme aurait été pourchassée par "50 araignées hautement venimeuses". Le Daily Star a même fait sa Une avec ce titre: "Des araignées tueuses ont attaqué ma petite fille, et l'hôpital nous a ignorés!"
En réalité, la rencontre avec une fausse veuve n'est "pas plus dangereuse que manger une cacahouète", assure la Société britannique d'Arachnologie qui déplore un "buzz médiatique insensé et irresponsable".
"S'il vous plaît, ne soyez pas inquiets, la couverture dans les médias est dans la plupart des cas trompeuse et complètement erronée", supplie sur son site internet la Société, inondée de coups de fils et d'e-mails ces dernières semaines.
L'école du Gloucestershire, la Dean Academy, devait rouvrir ses portes dès jeudi après le passage d'une équipe spécialisée chargée de désinfecter les lieux à l'aide de produits chimiques.