Baclofène : une nouvelle étude confirme son efficacité contre l’alcoolisme



Le professeur de psychiatrie à l’Université Paris-Descartes Bernard Granger a mené une étude auprès de 81 patients. Il en dévoile les résultats au Nouvel Observateur.
Avec un "taux de succès de 68%", l’étude de Bernard Granger, psychiatre à l’hôpital Tarnier à Paris, s’établit dans la moyenne des essais précédents réalisés pour tester l’efficacité du Baclofène.
Ce relaxant musculaire prescrit pour soigner l’alcoolisme donne une nouvelle fois de bons résultats sur des patients alcoolo-dépendants ou buveurs excessifs. 81 personnes (53 hommes et 28 femmes), âgées en moyenne de 47 ans, ont participé à l’étude du psychiatre parisien. Elles ont été traitées pendant six mois au Baclofène en recevant une dose moyenne de 170 mg par jour.  
Verdict à la fin des six mois : "les résultats […] comparables à ceux déjà publiés par deux autres équipes françaises, montrent à six mois une proportion de 68% de patients abstinents ou ayant une consommation modérée. Le taux de succès s’élève à 83% si on inclut ceux qui ont réduit au moins de moitié leur consommation d’alcool", révèle Bernard Granger dans une interview au Nouvel Observateur.
Cette prise de Baclofène à forte dose a entraîné des effets indésirables chez tous les patients tels qu’une fatigue physique et une insomnie. Des effets secondaires vécus de façon temporaire. Trois patients ont quand même dû arrêter leur traitement et quatre ont dû être hospitalisés. Mais le professeur Granger tient à dédramatiser, pour lui ces effets secondaires restent peu graves : "beaucoup de patients supportent facilement tel ou tel effet secondaire au regard du bénéfice apporté par le traitement. Que sont quelques acouphènes ou des difficultés de sommeil face au calvaire enduré par certains alcoolo-dépendants ?" relativise le spécialiste dans les colonnes du journal.
Une autorisation de prescription qui se fait attendre
Cette nouvelle étude intervient quelques mois après que l’Agence du médicament a annoncé l’autorisation officielle pour trois ans de la prescription du Baclofène par les médecins français dans les cas de dépendance à l’alcool. Mais cette recommandation temporaire d'utilisation (RTU) n’est toujours pas entrée en vigueur et ne pourrait l’être qu’en 2014. Une aberration pour Bernard Granger :  "Insupportable quand on sait que de nombreux  médecins attendent la RTU pour prescrire et que chaque jour plus de 130 patients décèdent prématurément à cause de l'alcool".


source: yahoo.fr