Les taux de résistance des bactéries ont augmenté ces dernières années dans plusieurs pays de l’Union européenne. Une évolution qui préoccupe Bruxelles.
Le directeur du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies tire la sonnette d’alarme : les bactéries résistantes aux carbapénèmes, des antibiotiques utilisés en dernier recours pour traiter les infections nosocomiales, prolifèrent dangereusement. Deux chiffres justifient cette inquiétude envers le phénomène de résistance bactérienne : celle-ci serait responsable de plus de 25 000 décès par an en Europe. Entre 2009 et 2012, les taux de résistance des bactéries aux antibiotiques ont augmenté de façon "inquiétante" en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce et en Bulgarie, selon la Commission européenne.
Les bactéries devenues résistantes aux antibiotiques peuvent se transmettre de l'animal à l'homme par consommation ou par contact. Elles sont dangereuses car elles peuvent entraîner des infections nosocomiales, des voies respiratoires, des méningites, des maladies diarrhéiques et des infections sexuellement transmissibles.
Pour enrayer cette progression de la résistance aux antibiotiques, l’Union européenne plaide pour limiter l’usage de ces médicaments, consommés souvent à tort et à travers. La dernière étude européenne Eurobaromètre indique qu’en 2013, 35% des personnes interrogées ont consommé des antibiotiques, contre 39% en 2009. Beaucoup d’efforts restent donc à faire en termes de sensibilisation. En France par exemple, un tiers des Français n’a jamais entendu parler des résistances bactériennes (étude de l’Assurance maladie de 2010).
Réduire l’usage des antibiotiques
Le problème, c’est que le grand public ignore qu’un mauvais usage et la surconsommation d'antibiotiques sont les principaux responsables de cette résistance aux antibiotiques. "Chaque fois que les antibiotiques sont utilisés dans n'importe quel contexte, les bactéries évoluent pour développer une résistance. Ce processus peut se produire à un rythme alarmant", expliquait le directeur des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies américains Steve Solomon, en septembre dernier.
source: topsanté.com