Sur le thème de l'échange d'enfants, Hirokazu Kore-eda signe un mélodrame délicat.
Les plans très graphiques du début le traduisent bien: tout est parfaitement ordonné dans la famille Nonomiya. Ryota, architecte, et sa femme Midori inscrivent dans une école primaire chic de Tokyo leur enfant de six ans, Keita, docile et bien élevé, pas aussi combatif que son père le voudrait. Une nouvelle inattendue détruit cette sage architecture: Keita est l'enfant d'un autre couple, leur vrai fils, Ryusei, a grandi dans une famille de banlieue modeste, nombreuse et chaleureuse. Là, pas de façade sociale mais le sens de l'amour, les jeux partagés, le temps passé ensemble.
Tendre et méditatif
La maternité qui a reconnu l'erreur recommande l'échange des petits garçons, qui va se faire progressivement, d'abord juste pendant les week-ends. Dépaysement et apprivoisement se mêlent avec un trouble subtil. Hirokazu Kore-eda ne force pas les situations dramatiques, il en fait des paysages, parfois des instantanés photographiques, qui reflètent à la fois les milieux sociaux, les styles de vie intime, les sentiments inquiets des adultes et les «pourquoi?» immenses des enfants - deux petits interprètes dirigés à merveille.
Sur le thème de la substitution d'enfants, le cinéaste japonais signe un mélodrame tendre et méditatif, glissando un peu trop feutré, peut-être, mais délicat. À la recherche de l'art d'être père.
Tel père, tel fils. Drame de Hirokazu Kore-eda. Avec Masaharu Fukuyama, Machiko Ono, Yoko Maki et Lily Franky. Durée 2 heures.
source: yahoo.fr