Prévention du sida - "Si le Truvada permet de rester séronégatif, c'est toute la société qui est gagnante"

Le Truvada, déjà utilisé en thérapie, pourrait devenir une aide ponctuelle pour protéger les partenaires des séropositifs lassés des préservatifs.
Le Truvada fait la une de nombreux médias depuis vendredi matin. Car la mise sur le marché de ce qui est présenté comme "le premier traitement préventif contre le sida" vient d'être recommandée par les autorités américaines, malgré les craintes qu'il n'entraîne des comportements sexuels plus risqués. Et pourtant, cet antiviral n'est pas nouveau, et un essai - baptisé Ipergay - a récemment été lancé en France, justement pour évaluer son intérêt dans la prévention dite "pré-exposition occasionnelle", c'est-à-dire pour des personnes non infectées par le VIH, mais ayant des rapports sexuels non protégés avec des personnes infectées. Réaction de Didier Lestrade, séropositif depuis 1986, militant, qui travaille notamment pour leJournal du sida et auteur avec le professeur Gilles Pialoux du récent livre Sida 2.0 (Fleuve noir)
Le Point.fr : Toutes les annonces concernant le Truvada vous surprennent-elles ?
Didier Lestrade : Je suis toujours étonné de la manière avec laquelle les informations s'emballent tout d'un coup sur des traitements qui existent déjà. Pour moi, il s'agit d'histoires de promotion, de marketing de laboratoire. Le Truvada est poussé de façon très importante, non seulement dans le traitement, mais aussi en prévention. Or, je considère qu'il n'y a pas encore de données scientifiques assez solides pour le prescrire en pré-exposition. Le laboratoire se positionne uniquement en fonction de stratégies à venir dans les pays en développement, des pays où une pilule par jour pourrait avoir des effets importants dans la maîtrise de la transmission du VIH.
source: Yahoo.fr