Un viticulteur du Bordelais, dans l'appellation Graves, a eu la mauvaise surprise de trouver 30 ares de vignes vendangées à son insu la semaine dernière, un mystère finalement éclairci --une "erreur" de 800 mètres commise par le responsable d'une exploitation voisine-- après quelques jours d'enquête, a-t-il déclaré lundi.
"Il y en a marre. Déjà que cette année les vendanges ne devaient pas être bonnes et abondantes, on a eu la météo, la grêle, et maintenant ça !", s'est plaint auprès de l'AFP Dominique Lafosse, propriétaire du Clos Bourgelat près de Cérons (Gironde), quelques jours après la découverte des "vendanges sauvages" révélées par le quotidien Sud-Ouest.
Exploitant de 13 hectares, moitié en rouge, moité blanc, M. Lafosse a constaté que 30 ares de blanc destiné à du liquoreux ont été vendangés à la machine, entre le dimanche 29 septembre et le mardi 1er octobre, comme attestaient des traces de pneu. Un méfait de plus, pour lui qui égrappe traditionnellement à la main.
Pensant peut-être à une erreur de viticulteurs limitrophes, sur ce secteur de parcelles fragmentées et enclavées, il a enquêté auprès de voisins, mais les a mis hors de cause. Puis lundi, dans la journée, un viticulteur d'une commune située à 10 km, mais qui dispose d'une parcelle près de Cérons, a pris contact avec M. Lafosse: après vérification, c'est son chef de culture qui s'était trompé de parcelle.
"Je lui ai mis un +soufflon+, je lui ai dit qu'il n'était pas bien malin et devrait changer de métier, pour se tromper de 700-800 mètres", a déclaré M. Lafosse, qui du coup, a retiré sa plainte à la gendarmerie. Il s'arrangera avec le propriétaire du château concerné pour l'indemnisation du préjudice, de l'ordre de 600 bouteilles soit près de 5.000 euros.