Médicaments : pas de codéine pour les enfants de moins de 12 ans



L’Agence européenne du médicament souhaite limiter l’utilisation de la codéine pour traiter la douleur en raison d’un risque accru d’insuffisance respiratoire.
Votre enfant a mal à la tête ? Ne lui donnez pas de médicament contenant de la codéine. Les dernières recommandations du Comité pour l’Evaluation des Risques en matière de Pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne du médicament déconseille aux parents l’usage d’antidouleur contenant de la codéine chez les enfants de moins de 12 ans. Ces consignes sont données après le signalement aux Etats-Unis de cas, certes rares, mais graves voire mortels, de trouble respiratoire. Les rares effets indésirables sont intervenus sur des enfants ayant reçu des analgésiques avec de la codéine après l'ablation des amygdales ou des végétations pour l'apnée obstructive du sommeil.
Pour comprendre les risques, il faut savoir que la codéine est un opioïde utilisé en anti-douleur chez l’adulte et l’enfant. Ingérée, elle est transformée en morphine dans l’organisme par une enzyme, appelée CYP2D6. Les jeunes patients qui ont mal supporté la codéine étaient des "métaboliseurs rapides CYP2D6"ce qui signifie qu’ils transforment trop rapidement la codéine en morphine. 
Chez ces patients métaboliseurs rapides, l’élévation du taux de morphine dans le sang présente un risque de toxicité, en particulier un risque d’insuffisance respiratoire.
La PRAC préconise donc que les médicaments contenant de la codéine ne soient administrés pour traiter la douleur aiguë modérée chez les enfants de plus de 12 ans, que si la douleur ne peut pas être soulagée au moyen d'autres analgésiques comme le paracétamol ou l'ibuprofène.
La codéine doit être évitée aussi chez les jeunes de moins de 18 ans qui subissent une ablation des amygdales ou des végétations pour traiter l'apnée obstructive du sommeil.
Dernières catégories concernées par ces restrictions, les adultes de tous âges qui métabolisent trop vite la codéine ou les femmes qui allaitent, en raison du risque de transmission au bébé.


source: topsanté.com