Psycho : pourquoi nos ados sont-ils pudiques?



Mal dans son corps ou mal dans sa vie ? Une question qui hante tous les parents devant le sursaut de pudeur exprimé par leurs ados, par ailleurs souvent débraillés sur le plan vestimentaire ! Que cache donc un tel paradoxe ?
Pudeur : qu'est-ce que ça cache ?
Barricadé à clé dans la salle de bains, il en ressort emmitouflé jusqu’au cou dans son peignoir. Depuis quelques années, c’est à peine si on a pu entrevoir un centimètre de peau au-dessus de sa cheville. Chez le médecin, il se tortille dans tous les sens à l’idée de devoir se mettre en petite tenue. Bref, il est pudique à l’excès et on se demande ce que cela cache, d’autant qu’à la maison, sans être naturiste pratiquant, on est plutôt à l’aise en famille. Et si c’était justement là que ça coince ?
Pudeur: installez la distance
Les pédiatres les plus médiatiques le répètent à l’envi, avec plus ou moins de poigne : pour Aldo Naouri, il faut impérativement cesser de se montrer nue ou nu devant ses enfants dès leur plus jeune âge et de prendre des bains avec eux. Quant au co-sleeping, n’en parlons même pas ! Pour le Pr Marcel Ruffo, plus rond dans ses propos, une certaine distance corporelle et psychique doit s’installer impérativement et l’enfant, puis l’ado, doit apprendre à respecter – donc à ignorer – la vie privée de ses parents. Sous réserve évidemment que ses parents la lui laissent ignorer !
Pudeur: une armure de protection
Car la pudeur est évidemment très liée à la sexualité et à la découverte pour l’enfant de sa propre sexualité et des transformations de son corps, qu’il ne vit pas forcément très bien.
Il n’est pas rare qu’un garçon soit complexé par la taille de son pénis, ou une fille par celle de ses seins ou par l’apparition de la pilosité, et c’est aussi pour cela que les ados ne veulent pas se déshabiller en public. De même, leurs réactions incontrôlées au contact furtif d’une personne de l’autre sexe peuvent les gêner et les amener à se camoufler dans des vêtements amples et à refuser tout contact.
La solution ? Respecter leur besoin d’intimité et surveiller nos paroles de parents : à ce stade, toute critique sur l’apparence ou les performances scolaires, sportives ou sociales peuvent avoir un impact négatif considérable. L’ado a besoin d’entendre des paroles rassurantes et valorisantes.
Pudique ou honteux ?
Tous les enfants, à partir de l’âge de 4 ans, font l’apprentissage de la pudeur. Ce qui leur permet d’intégrer les notions « permis » et « interdit » et d’apprendre les règles de la vie en société. La pudeur, en effet, n’est pas que corporelle : cela concerne également le domaine de la pensée personnelle. Toute vérité n’est pas bonne à dire, tout enfant l’apprend très vite !
Parallèlement à l’acquisition de la pudeur, les enfants et les adolescents font aussi l’expérience de la honte, un sentiment généré par la vexation subie suite à une action non convenue, jugée choquante et indécente. Le sentiment de honte est consécutif de l’éducation reçue. Si, quand les parents prononcent trois mots, il en ressort quatre grossièretés, l’enfant n’éprouvera aucune honte à lancer un mot d’oiseau à la cantonade. Il n’en est pas impudique pour autant. A contrario, chez des parents à l’éducation rigoriste, la moindre entorse causera un profond sentiment de culpabilité à l’ado. Qui sera enclin à camoufler sa honte sous une apparence pudique. Il ne s’agira pas en fait de pudeur, mais de complexe d’infériorité au lourd retentissement sur la vie future !


source: yahoo.fr