Plus d'un tiers des médicaments utilisés contre le paludisme en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne sont faux ou de mauvaise qualité (notamment avec des produits désormais interdits en raison de leur dangerosité ou des principes actifs en quantité insuffisante). Les résultats d'une étude menée par des chercheurs américains et britanniques - publiée hier dans la revue The Lancet Infectious Diseases - font froid dans le dos, d'autant plus que la malaria tue, encore aujourd'hui, près d'un million de personnes chaque année dans le monde, dont des centaines de milliers d'enfants. Et que, malheureusement, le marché des faux médicaments ne cesse de croître.
Selon les auteurs de ce travail, qui ont analysé 1 437 échantillons de médicaments prélevés dans sept pays d'Asie du Sud-Est, 35 % ont échoué aux tests chimiques, 46 % avaient des défauts d'emballage ou étaient périmés et 36 % étaient tout simplement des faux. Les chiffres sont similaires pour les antipaludéens présents dans 21 pays d'Afrique subsaharienne. Les conséquences sont dramatiques : non seulement les patients risquent de mourir, mais en plus, l'emploi de médicaments sous-dosés favorise l'apparition de résistances. Or les traitements à base d'artémisinine - une plante issue de la pharmacopée traditionnelle chinoise - sont aujourd'hui pratiquement les seuls à être encore efficaces contre le paludisme. Et jusqu'à présent, l'Afrique subsaharienne, à la différence de l'Asie, semble avoir échappé aux résistances contre ce produit.
source: Yahoo.fr