Faire une sieste, ça réveille


La sieste? Pour tout le monde ou presque c'est un temps de repos pris au cours de la journée. C'est un instant volé au temps qui fuit, le plus souvent après le déjeuner. On dit l'être humain génétiquement prédestiné pour faire la sieste. C'est bien possible, quoique non démontré.
Littré définissait la sieste de la sorte: «Temps qu'on donne au sommeil, pendant la plus chaude partie du jour, après le dîner, qui est ou était à midi.» Et tous ne la goûtaient pas également. «Le sot s'assoupit et fait la sieste en bonne compagnie» (Vauvenargues). Tandis que Mme de Sévigné (qui savait ce que le mot voulait dire alors qu'il n'était pas encore naturalisé) disait encore siesta.
C'est que le mot nous vient du sud, de l'Espagne précisément qui l'avait préalablement volé au latin sexta hora, la sixième heure ou heure de midi, suivant la manière de compter des Romains. L'anglais préfère le mot nap. Et le français use parfois du mignon roupillon (qui ne s'emploie pratiquement plus qu'avec le verbe piquer).
Ni les Romains à leur apogée ni les Espagnols du Grand Siècle ne s'étaient sans doute penchés sur le sujet qui vient de faire l'objet d'une publication dans les Actes de l'Académie américaine des sciences. Une publication signée par trois chercheurs en psychologie comportementale de la University of Massachusetts Amherst et qui nous confirme que le fait de faire faire (voire d'imposer) une petite sieste aux enfants à l'âge de la maternelle favorise leurs facultés d'apprentissage.