Boule au ventre, sueurs froides, nœud dans la gorge. Chez certains, ces symptômes sont déclenchés par la perspective d’une prochaine visite médicale. Et le passage dans la salle d’attente les rend (encore plus) malades...
Julia, 40 ans, énumère : « Diafoirus, Knock, les jumeaux gynécos du film Faux-semblants de David Cronenberg... Franchement, je ne suis pas la seule à qui les médecins font peur. » On pourrait répliquer à cette enseignante que la littérature a également donné l’empathique docteur Sachs, et la fiction télévisée, le rassurant pédiatre Doug Ross (George Clooney dans Urgences). Rien n’y fait. « Je ne vais chez le médecin que si mon conjoint m’y pousse. Et la veille du rendez-vous, je dors mal, m’imaginant toutes les pathologies qu’il va pouvoir me trouver... »
Pourquoi ?
J’ai peur de ce que mon corps a à me dire
Psychologue clinicien, Alexandre Manoukian revient sur le point souligné par Julia. « La consultation médicale constitue un bouleversement dans le quotidien, note-t-il. D’ailleurs, toute pathologie constitue un moment de rupture. Elle peut être momentanée ou, si elle est plus grave, constituer une vraie cassure dans l’existence. » La consultation nous oblige à regarder en face ce que l’on aimerait peut- être mieux ne pas voir. « En nous coexistent un corps ressentant, un corps pensant et un corps désirant, rappelle Alexandre Manoukian. Tous trois ne font pas toujours bon ménage. La visite médicale constitue le temps où le ressentant et le désirant se rejoignent. » En effet, nos symptômes peuvent nous renseigner sur des zones d’ombre que nous préférerions occulter. Ce mal de dos me parle-t-il vraiment d’un déménagement trop sportif ou d’une situation de « ras-le-bol » généralisé ?
source: yahoo.fr