Il est souvent difficile d’accepter le passé amoureux de son partenaire. D’où vient cette jalousie rétrospective et que nous apprend-elle ? Décryptage d’un poison qui en dit bien plus long sur soi que sur son couple.
Nous traînons sur la page Facebook de l’ex honni, épluchons les albums photos… « Nous essayons de savoir, mais nous ne savons rien. Car ce que notre partenaire a partagé d’essentiel dans une relation précédente est insaisissable, souligne Marie-José de Aguiar, gestalt-thérapeute. Chaque relation lui a révélé une part inédite de lui-même. S’il a eu plusieurs histoires avant nous, nous pouvons craindre que plusieurs facettes de lui nous échappent. Son secret semble démultiplié. » Et c’est bien là que le bât blesse. Et reblesse. Et reblesse encore.
« Avant moi, Carole a eu trois maris. Ça fait trois fois plus mal », raconte Jean-Pierre, 56 ans, jardinier. Une souffrance sans fond et, au temps des couples successifs, exponentielle. « J’arrive aujourd’hui à mieux me contrôler, reprend-il. Mais pendant longtemps, il suffisait qu’elle évoque une vieille aventure pour que cela me plonge dans des affres pendant plusieurs jours. Sans que je ne lui en dise rien, bien sûr… » À l’angoisse s’ajoute en effet la culpabilité : celle de reprocher à l’autre un passé auquel il ne peut rien changer, de faire des scènes, d’être odieux… Pourquoi nous faisons-nous tant de mal ?
Parce que nous craignons de ne pas être à la hauteur
Quand elle se porte sur l’ex, la jalousie révèle une piètre estime de soi et la peur de ne pas être à la hauteur. Sommes-nous mieux que le ou la précédent(e) ? Suffisons-nous à notre partenaire ? Pourquoi est-il avec nous ? Toutes ces questions renvoient à la façon dont nous nous sommes construits. Avons-nous été désirés par nos parents, considérés comme des individus à part entière, dignes d’intérêt et d’amour ? Avons-nous été moins aimés qu’un aîné ou sans cesse comparés ? Pour Sophie, 31 ans, institutrice, la blessure est plus récente :
source: yahoo.fr